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Historique
1. Présentation du Service d’Actions sociales (SAS – AMO)
Le Service d’Actions Sociales est une AMO (Aide en Milieu Ouvert) qui œuvre au sein du quartier Nord depuis 1982. Il s’agit d’un service d’aide préventive au bénéfice des jeunes de 0 à 18 ans, dans leur milieu de vie et dans leur rapport avec l’environnement social.
La spécificité d’une AMO est de travailler à la demande du jeune ou de sa famille, de façon libre et non contraignante. Dans le dispositif des services d’Aide à la Jeunesse, l’AMO est la seule à travailler sans mandat ; de plus, son aide est gratuite. Les missions spécifiques d’une AMO comportent trois axes d’intervention : l’aide individuelle (aide sociale et éducative), l’action communautaire et l’action collective.
Cependant, lors des permanences et au travers de diverses activités, nous sommes amenés à rencontrer des situations familiales fluctuantes, et à traiter, souvent dans l’urgence, différents problèmes parfois entremêlés (administratifs, sociaux, juridiques, familiaux, pédagogiques, psychologiques…).
Lorsque certaines problématiques dépassent le cadre d’aide préventive du jeune, la prise en charge globale de la personne s’avère impossible.
Ce constat n’est pas spécifique à l’AMO mais témoigne de notre système d’aide sociale actuel.
Notre volonté est de convier différents partenaires pour confronter nos réalités de terrain et dégager ensemble des pistes de stratégies d’interventions ; d’impulser un réseau de partenaires en favorisant une synergie entre les différents services oeuvrant au sein d’un même quartier.
2. Genèse du projet « Coordination Sociale »
Avec près de douze mille habitants, dont 29,70% de personnes d’origine étrangère (51,53 % U.E. et 47,81% HUE), le quartier Saint-Léonard est à Liège, après celui du Longdoz, l’espace urbain qui recense le plus grand nombre d’individus inscrits au registre d’attente (cf. « Tableau de bord de la Population liégeoise ») : en plus de celle de l’immigration en général, la problématique de l’accueil, de l’encadrement et du suivi des primo-arrivants y est donc particulièrement prégnante, ce qui se constate au quotidien au sein des écoles, des services de proximité (CPAS, relais local de l’emploi et de la formation, CPAS, ONE, mutualités, services privés tels que Centres de Jeunes, AMO, Ecoles de Devoirs, planning familial…) et des institutions (FOREm, antennes administratives, autorités communales…). Ainsi, les secteurs de l’éducation, de la santé, de la formation et de l’emploi sont-ils concernés.
Un constat est précisément à l’origine du présent projet : il n’existe aucun lieu de concertation qui réunisse les différents acteurs sociaux, et chacun aborde « ses » bénéficiaires en fonction de son angle d’observation propre et des limites de ses possibilités de prise en charge (cf. décrets, législations, compétences). Si les différents services, en leur sein, veillent à proposer une approche pluridisciplinaire, celle-ci demeure à peu près résolument absente du champ global des interventions et les connexions inter-services/institutions font encore trop souvent l’exception.
C’est pour remédier à cette carence qui rend, labyrinthique le parcours des demandeurs et parfois inopérant, le processus d’intégration, que nous souhaitons créer une Coordination sociale qui devrait répondre à l’attente de la plupart des acteurs de terrain.
3. Nature du projet
Le projet vise donc la constitution d’une coordination sociale, inexistante dans le quartier Nord, laquelle réunira l’ensemble des partenaires oeuvrant dans les domaines de l’accompagnement, de l’aide et du soutien proposés notamment aux personnes en situation précaire.
Un objectif majeur sera d’adapter les dispositifs habilités du terrain aux réalités connues par la population du quartier et plus particulièrement par les primo-arrivants, dans une zone où ils sont densément représentés. Il s’agira d’instiguer, de stimuler et de renforcer le travail en réseau, de façon qu’une approche globale (systémique) des bénéficiaires soit dégagée et que les compétences mises en œuvre s’inscrivent bien dans une dynamique de complémentarité tenant compte au plus près de l’exhaustivité des besoins prioritaires, de l’urgence et de l’économie des interventions (cordon social).
L’intérêt du projet est donc bien de mesurer l’efficacité actuelle de l’aide sociale apportée et d’en corriger les faiblesses ou carences, en s’interrogeant au sein d’un lieu ouvert : « Où et pourquoi les choses n’ont-elles pas fonctionnés ? Quels sont les facteurs de succès ? Quels indicateurs doivent-ils être pris en considération ? Selon quels critères ?... ».
Pour optimaliser les résultats, et dans une perspective de décloisonnement, l’intention est de réunir aussi bien des acteurs privés que publics, de façon à promouvoir une synergie intersectorielle fondée entre autres sur les complémentarités et l’exploitation efficiente des possibilités de chacun : en effet, « privé » et « public » peuvent se passer le relais quand leurs interventions ont atteint leurs limites respectives.
4. Objectifs du projet
a) Les objectifs généraux
Si l’intégration est bien l’octroi, à un public ou une communauté qui en est l’objet, des conditions qui lui permettent de se soustraire à une différenciation stigmatisante, nos objectifs sont de travailler sur les polarités antinomiques suivantes :
présence licite vs attente d’une régularisation ;
autonomie vs dépendance ;
responsabilités vs fuite ;
participation vs isolement ;
épanouissement vs mal être et frustration.
Pour ce faire, nous voulons mobiliser et surtout COORDONNER l’ensemble des ressources qui, en amont (clandestinité, autonomie…) comme en aval (participation, épanouissement…), sont susceptibles d’aider à réguler l’accueil des personnes, d’origine étrangère notamment, et de faciliter leurs parcours.
Cette volonté de coordination implique que dès et aussitôt qu’un demandeur s’adresse à un service, une formalisation de sa démarche soit opérée et que la prise en charge et/ou les orientations adéquates soient automatiquement et systématiquement mise(s) en œuvre par ces Moyens :
bilan clair de la situation ;
définition commune des priorités (du point de vue de la personne ET de son entourage) ;
ressources environnementales (privées/publiques) ;
orientation concertée et accompagnement ;
suivi et stimulation.
Sont ainsi directement ciblés les domaines tels que : situation administrative ; situation en termes de revenus, de logement de connaissance de la langue, de formation et d’emploi, de scolarisation et d’éducation des enfants, de soins de santé, de connaissance du milieu de vie.
La démarche a également pour ambition d’agir sur ce dernier, en luttant contre certaines déviances comme par exemple le commerce du sommeil, l’exploitation économique, les réflexes xénophobes et racistes, l’exclusion culturelle, les communautarismes…
Si nous comptons pas moins de trente institutions effectives qui opèrent sur le quartier, nous constatons au jour le jour un manque évident de coordination, de concertation entre les différents services. Ces freins favorisent des effets contraires à celui que nous poursuivons respectivement.
Donc le but est d’inscrire les institutions concernées dans un processus qui envisage la personne dans une prise en charge globale, systémique et dynamique.
Les moyens que nous devons mettre en œuvre sont de fonder une coordination sociale qui en regard à ces objectifs favorisera la mise en place de programme d’accompagnement plus adéquat et de répondre aux besoins de la population précarisée par des actions plus propices en terme d’efficacité et par conséquent d’intégration.
b) Objectifs Opérationnels
Concrètement, est donc visée :
- la mise sur pied d’une plateforme sociale rassemblant tous les partenaires concernés ( + de 30 potentiellement)
- d’établir un répertoire fiable de ce qui existe sur le quartier dans les matières concernées (type de service, moyens, compétences et limites, expériences,…) ;
- d’élaborer une charte de fonctionnement inter-services, précisant les modalités de fonctionnement (analyse des demandes, orientation et dispatching, feed-back et évaluation du processus) ;
- d’examiner les contenus au niveau sociologique : mesure de l’évolution des situations en relation avec les réalités communales, régionales, nationales et européennes et avec les différents dispositifs existants (législations en vigueur et effets directs et indirects, notamment en ce qui concerne la population la plus exposée) ;
- de proposer des rapports conçus comme des outils d’interpellation dans une perspective de coordination globale de la prise en charge des problématiques soulevées par la question des mouvements migratoires.
5. Effets du projet
Des relations de type informel (de travailleurs à travailleurs) sont depuis longtemps à l’œuvre entre les différents partenaires : précisément, il s’agit bien d’INSTITUTIONALISER ces relations et de les rendre systématiques dans un but d’analyse et d’impact structurel sur la conduite des prises en charges et l’accompagnement des personnes.
Nous visons la construction d’une grille de lecture claire et précise des réalités de terrains et la définition des modalités d’intervention ajustées aux compétences et missions des services impliqués.
L’interpellation politique est dès lors envisagée comme une continuité possible, puisque la démarche a pour ambition de prévenir certains manquements au niveau du quartier et/ou de lutter contre certaines déviances comme par exemple le commerce du sommeil, l’exclusion culturelle…
6. Les membres co-fondateurs
Les partenaires permanents (associations et personnes de contact) sont les suivants :
Service d’Actions Sociales (SAS) : Giancarlo Paglia, François Mersch, Geneviève Raskin
Planning familial Louise Michel (PFLM) : Claudine Mouvet, Robin Blondiaux
ONE-Brasserie : Suzanne Deblire, Laurence Lucassen
Ecole Vieille Montagne : Marc Jansen, Aurélie Gretry
Service d’Activités Citoyennes (SAC) : Gregor Stangherlin, Bernadette Didden
Maison Médicale Saint-Léonard (MMSL)
CPAS - Antenne Nord : Françoise Lizein